Fumée, Adam Ier

Fils de Pierre Fumée, marchand drapier puis receveur des deniers communs de Tours, et de Marie Berthelot, Adam Ier Fumée se lance dans une carrière de médecin après des études à l’université de Montpellier. En 1457, il officie en tant que physicien du roi Charles VII [Carré de Busserolle, T. III, p. 145]. Proche du dauphin Louis et suite au différend qui oppose ce dernier à son père, il est soupçonné d’avoir tenté d’empoisonner le roi à la demande du dauphin, il est remercié et disgracié [Neckler, 1968, p. 32]. Ce n’est que lorsque Louis XI accède au trône en 1461 qu’Adam retrouve sa place de médecin du roi. Il acquiert parallèlement l’office de maître des requêtes de l’hôtel en 1464. Une nouvelle carrière débute alors pour lui dans la politique et la diplomatie. Il effectue plusieurs missions pour le compte du roi notamment en Bretagne en 1464 et en Italie trois ans plus tard. En 1470, il effectue un voyage pour se rendre auprès du pape. En 1476, il perd brièvement les faveurs du roi qui le soupçonne d’entretenir des liens avec le duc de Bretagne mais Louis XI le rappelle à ses côtés quatre ans plus tard et lui confie de nouvelles missions. Fait chevalier vers 1491, il assure l’intérim de la charge de garde des Sceaux en août 1492 suite au décès du chancelier Guillaume de Rochefort [Studium Paris 1]. En cette qualité, il préside l’assemblée du clergé qui s’était réuni à Tours en novembre 1493 pour statuer sur la question de la réforme de l’Église de France [Godet, 1911, p. 176]. Il occupe le poste de chancelier jusqu’à sa mort, il est alors remplacé par Robert Briçonnet le 30 août 1495.

Adam réussit à nouer de riches alliances avec l’élite financière tourangelle. En secondes noces, il épouse Thomine Ruzé, belle-sœur de Jacques de Beaune. Ce dernier devient le curateur de ses trois enfants, issus de son second mariage, mineurs à sa mort. Si les relations entretenues entre Adam Ier et le surintendant semblent avoir été bonnes, elles ne furent pas toujours apaisées entre ce dernier et le fils d’Adam Ier, Adam II Fumée. Alors que Jacques lui réclame plus de 3000 l. pour le paiement de deux cédules, Adam II intente, en 1511, un procès autour de la question de la gestion des biens de ses parents décédés. Commence alors une entreprise de diffamation de Jacques de Beaune lancée par Jean Burdelot, beau-frère d’Adam, sous la forme de libelles affichés aux carrefours et places publiques de Tours. L’affaire se solde en 1513, Adam doit s’incliner et payer sa dette [Spont, 1895, p.112-115].

Il possédait une maison dans la Grand-Rue de Tours dont nous ne savons rien si ce n’est qu’il fait réaliser des travaux de carrelage en 1474 [Renumar, 3 février 1474]. Il semblerait que la famille Fumée soit également liée à l’hôtel de la Chancellerie, située encore en partie au n°60 de la rue de La Scellerie. Selon Martin Logeais, le portail de la Chancellerie, daté des années 1530 et qui assurait la liaison entre les deux corps de logis de l’hôtel, aurait porté les armes de la famille Fumée. Peut-être l’hôtel fut-il acquis par la famille au moment où Adam Ier obtint les sceaux et conservé par son fils Adam II mais l’absence d’archives ne permet pas de la confirmer [Maître, 1986, p. 428].

 

Bibliographie

Carré de Busserolle Jacques-Xavier, Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine, T. III, Tours, Impr. de Rouillé-Ladevèze, 1878-1884.
Godet, «  Consultation de Tours pour la réforme de l’Église de France, 12 nov. 1493 », dans Revue d’histoire de l’Église de France, tome 2, n°8, 1911. p. 175-196.
Logeais Martin, Histoire des rues de Tours d’après un manuscrit de Logeais appartenant à la Bibliothèque publique […], augmentée d’un nouveau plan général de la ville depuis l’annexion de Saint-Étienne, Tours, Ed. J. Grassien, 1870.
Maître Michel et Montoux André, « L’hôtel de la Chancellerie à Tours », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 41, 1986, p. 419-436.
Neckler, « À propos des Fumée, des Budé et des Montmorency vers 1560-1570 », dans Le Vieux Marly : bulletin de la Société archéologique, historique et artistique de Marly-le-Roi, Marly-le-Roi, 1968, p. 32-35.
Spont Alfred, Semblançay (?-1527). La bourgeoisie financière au début du XVIe siècle, Paris, Hachette et Cie, 1895.
Studium Université de Paris 1, Fiche 42 – Adam Fumée

 


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