Briçonnet, Jean (l’aîné)

Dates :

Deuxième moitié du XVe siècle

Profession principale :

Originaires de Berry, les Briçonnet étaient l’une famille influente de Tours à la Renaissance. Actifs dans la cité tourangelle à la fin du XIVe siècle, ils débutèrent dans le commerce du sel puis s’intéressèrent aux finances provinciales. Jean Briçonnet l’aîné fut l’un des premiers membres de la famille qui s’illustra véritablement. Au début de sa carrière, il succéda à son père Pierre comme élu des aides de Tours [Jouanna, 2001, p. 660]. À cet égard, il procéda pendant quatre ans avec le procureur Dauvet à la liquidation des affaires de Jacques Cœur en 1453, dont les biens furent conservés dans son hôtel [Clément, 1853, p. 178]. Il sillonna alors pour cette liquidation une bonne partie de la France et du Languedoc. Son frère Bertrand était quant à lui entré au service du roi comme notaire et secrétaire en 1454 [Chevalier, 2005, p. 45]

À l’annonce de l’arrivée au pouvoir de Louis XI, en 1461, Jean dirigea, au nom des habitants de Tours, les négociations auprès du roi pour obtenir une municipalité et devint, le 8 octobre 1462 le premier maire de Tours.

Sa fidélité sans faille à Louis XI pendant la guerre du Bien public, ses relations avec Jean Bourré, très proche de Louis XI, lui permirent d’obtenir en 1466 la recette générale du Languedoc, charge qu’il occupa jusqu’en 1475 [Jouanna, 2001, p. 660]. Entre 1465 et 1467, il fut chargé par le roi du paiement des ouvrages et bâtiments du château de Langeais [Actes royaux]. Quelques années plus tard, en 1473, il fut commis au paiement des maçons qui élevèrent une muraille autour du parc du Plessis-lès-Tours [MSAT, 1870, p. 272]. Proche du roi, il fut présent à sa mort en 1483 [Jouanna, 2001, p. 660].

Par la suite, sous le règne de Charles VIII, il s’effaça un peu et privilégia des fonctions électives locales. Élu de la ville, il s’impliqua dans la vie municipale de la cité [Giraudet, 1883, p. 145] et participa notamment à la reconstruction de l’église paroissiale Saint-Clément. Une inscription dans le Chœur de l’église lui en attribuait le titre honorifique de patron [Palustre, 1887, p. 34].

Jean Briçonnet possédait un magnifique hôtel particulier encore visible aujourd’hui au 11 et 13 rue Chateauneuf. Il en avait hérité de la famille Berthelot par l’intermédiaire de sa femme Jeanne Berthelot qu’il épousa en 1441. Contigu à l’église paroisse de Sainte-Croix, la famille Briçonnet y avait fait construire une chapelle privative. C’est là que Jean fut inhumé en 1493, auprès de ses père et mère, selon ses vœux [Chevalier, 2005, p. 49-50].

 

Bibliographie

Actes royaux du Poitou (1456-1464), Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la Chancellerie de France publiés par Paul Guérin, vol. 10, 1906.
Anonyme, « Les archevêques de Reims cardinaux », dans Bulletin du diocèse de Reims, T. 40, Reims, Imprimerie de l’archevêque, 1907, p. 593-598.
Chevalier Bernard, Guillaume Briçonnet (v. 1445-1514). Un cardinal ministre au début de la Renaissance, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2005.
Chevalier Bernard, Tours ville royale (1356-1520), Chambray, C. D. L., 1983.
Clément Pierre, Jacques Cœur et Charles VII, ou La France au XVe siècle, Paris, Librairie de Guillaumin et Cie, 1853.
Giraudet Eugène, Histoire de la ville de Tours. Tome I, Tours, 1883.
Grandmaison Charles-Louis, Documents inédits sur les arts en Touraine, Mémoires de la Société archéologique de Touraine, T. 20, Tours, Guilland-Verger & Georget-Joubert, 1870, p. 868.
Hamon Philippe, « Semblançay, homme de finances et de Conseil (v. 1455-1527) », dans Michon Cédric (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, PUR, 2011.
Jouanna Arlette, Hamon Philippe, Biloghi Dominique & Le Thiec Guy, La France de la Renaissance. Histoire et dictionnaire, Paris, Bouquins Éditions, 2001.
Palustre Léon, « Monographie de l’église Saint-Clément de Tours », dans Mémoires de la Société archéologique de Touraine, T. 2, 1887.


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