Babou de La Bourdaisière, Philibert

Natif de Bourges, il était le fils de Laurent Babou, seigneur de Givray et du Solier, en Berry, où il était dans les finances [Jouanna, 2001, p. 615]. Il commença sa carrière à Bourges en tant que maître des eaux et forêts de Bourges, Mehun, Issoudun et Vierzon et comme grenetier de Bourges. En 1504, il acheta un office de notaire et secrétaire du roi avant de se rapprocher du milieu tourangeau par son mariage avec la fille de Victor Gaudin, argentier d’Anne de Bretagne en 1510 [Hamon, 2011, p. 201]. Il prit d’ailleurs sa suite à cette charge, avant d’être consacré en tant que trésorier de l’extraordinaire des guerres en 1513, poste qu’il occupa jusqu’en 1516 [Jouanna, 2001, p. 615].

Sa relation privilégiée avec Louise de Savoie lui permit de s’élever rapidement au sein de la sphère des grands officiers royaux. En 1519, il fut contrôleur général des finances de la mère du roi [Jouanna, 2001, p. 615]. Trois ans plus tard, en 1524, il fut nommé à la tête de la trésorerie de France en Languedoïl puis obtint le titre de trésorier de l’Épargne de 1523 à 1525. Il profita de la disgrâce de Jacques de Beaune, dont il fut vraisemblablement l’un des artisans, pour s’élever au rang de surintendant des finances en 1524 [Hamon, 2011, p. 201]. Il joua un rôle précieux lors de la captivité du roi en 1525 à la suite de la bataille de Pavie. Émissaire envoyé par Louise de Savoie, il fut  l’intermédiaire entre les négociateurs français résidents à Tolède et François Ier captif à Madrid [Jouanna, 2001, p. 615].

Il accumula par la suite les petites charges royales. En 1530, il devint secrétaire des finances [Jouanna, 2001, p. 615], puis maître d’hôtel du roi à partir de 1544, la même année, il entra au Conseil privé du roi [Hamon, 2011, p. 202]. En 1535, il fut nommé surintendant des bâtiments du roi et supervise à cet égard plusieurs chantiers royaux comme Chambord, Amboise ou Saint-Germain-en-Laye [Jouanna, 2001, p. 616]. Il était présent au côté de Louise de Savoie à sa mort le 22 septembre 1531 et lui aurait, dit-on, placé un crucifix entre les mains [Jouanna, 2001, p. 615]. Son influence semble cependant s’essouffler à la fin du règne de François Ier et au début de celui de Henri II bien qu’il ait assuré la transition entre les deux règnes. Il fut, en effet, l’un de ceux en charge des funérailles de François Ier et fut commis aux dépenses lors du sacre de Henri II [Jouanna, 2001, p. 616].

 

Philibert et Tours

Tout comme la plupart des grands officiers royaux qui lui sont contemporains, il resta très impliqué dans la vie municipale de Tours. Il fut élu maire en 1520-1521 [Jouanna, 2001, p. 616].

Philibert et sa femme avaient hérité d’une maison rue de La Guerche (actuelle rue Marceau) qu’ils mirent en vente en 1522. Son acquisition fut faite par Ysabeau de Pasche, veuve d’Antoine Juste, ancien imagier du roi, et mère de Juste de Juste, moyennant 400 livres tournois [Renumar, 17 février 1522 ; Renumar, 4 avril 1522 ; Renumar, 8 avril 1522]. Comme nombre de ses compères, il s’était également fait construire à Tours un bel hôtel urbain sur la place Foire-le-Roi. Encore visible aujourd’hui au n°8 de la place, cet hôtel fut vraisemblablement édifié à partir de l’hôtel de Victor Gaudin dont Philibert avait aussi hérité.

En 1553, Philibert vendit aux maire et échevins de Tours une rente annuelle de 1000 livres tournois [Renumar, 1er septembre 1553]. Un mois plus tard, c’est lui qui procéda à l’achat d’une rente. Pour la modique somme de 12000 livres tournois, Philibert fit l’acquisition auprès de deux commissaires du roi, d’une rente annuelle de 1000 livres tournois à percevoir sur la gabelle de Tours [Renumar, 24 octobre 1553].

Pour rivaliser avec son infortuné homologue Jacques de Beaune, il souhaitait patronner la réfection de la fontaine située devant son hôtel particulier de la place Foire-le-Roi pour laquelle fut employé parmi les plus grands artistes de son temps tel que le sculpteur Jean II Juste. Sa mort, en 1557, l’empêcha cependant de voir son projet aboutir. Le marché pour la réalisation de la nouvelle fontaine ne fut passé qu’en 1561 [Domec, 1987, p. 796-797].

 

Bibliographie et sources

Base Renumar
Domec Pierre, « Les six fontaines Renaissance de Tours », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 41, 1987, p. 783-804.
Hamon Philippe, « Philibert Babou », dans Cédric Michon, Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011.
Jouanna Arlette, Hamon Philippe, Biloghi Dominique, Le Thiec Guy, La France de la Renaissance. Histoire et dictionnaire, Robert Laffont, Paris, 2001, p. 615-616.
Müntz Eugène, Histoire générale de la tapisserie, Paris, Société anonyme de publications périodiques, 1878.


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