Hôtel des Trois-Anges

Localisation :

Tours, 29 rue Bretonneau

Dates :

Fin XVe siècle

État du batiment :

Conservé

Hôtel des Trois-Anges.
Crédits : Photo © Léa Dupuis

Au 29 rue Bretonneau, une porte ouvre dans une façade très remaniée donnant accès à un couloir voûté. Celui-ci conduit à la cour intérieure d’un hôtel du XVe siècle qui se situait au cœur d’un îlot. Sur le cadastre napoléonien de 1864 [AD 37, 6NUM10/261/010, n°402], il était encadré de toutes parts par des constructions. Les maisons situées à l’angle de la rue des Cerisiers et de la rue Étienne Marcel laissent désormais place à un square d’où l’on peut apercevoir la façade nord du corps de logis donnant sur son jardin. Le corps de logis s’ordonne autour de la cour intérieure, accessible par un couloir, et est dominé aux deux tiers de sa façade par une tour d’escalier en vis, en pierre, de plan polygonal. Le plan d’ensemble du corps de logis appelle la comparaison avec ceux des petits châteaux et manoirs de la fin du XVe siècle [Guillaume, Toulier, 1983, p. 16-17].

 

Hôtel des Trois-Anges, parcelle 402, extrait retouché du plan du cadastre napoléonien, sections C2 et D, Préfecture, Hôtel de Ville et Marché, 1864, Tours, Archives départementales d’Indre-et-Loire, 6NUM10/261/010.
Crédits : © Archives départementales d’Indre-et-Loire, 6NUM10/261/010. Adobe © Ophélie Delarue.

 

La tour d’escalier polygonale s’ouvre sur une porte couverte d’un arc en anse de panier surmontée d’une Accolade avec fleuron et crochets ainsi que des pinacles sculptés gothiques flamboyants. Un écu inscrit dans l’accolade recevait très probablement des armoiries qui furent remplacées par un emblème maçonnique [Jeanson, 1973, p. 283]. Élevé sur un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage de comble, les fenêtres de la tour d’escalier s’ordonnancent sur une même Travée. Leurs encadrements s’ornent de baguettes croisées aux angles qui reposent sur des bases prismatiques et d’un appui saillant. La porte de l’escalier est précédée d’une petite galerie voûtée d’une travée d’ogives. Un soupirail indique la présence de caves en sous-sol de cet hôtel. Le reste de sa façade est masqué par un édifice adossé (n°406 du cadastre napoléonien de 1864) tandis que la façade nord se dégage sur le jardin.

 

 

Nous ne pouvons en décrire que la partie visible au-dessus du mur clôturant le jardin. Une Demi-croisée y est surmontée d’un larmier formant retour s’appuyant sur des culots. L’encadrement aux angles supérieurs arrondis présente des baguettes entrecroisées reposant sur des bases prismatiques et un appui saillant. La demi-Croisée est encadrée de part et d’autre par une travée de croisée surmontée d’une Lucarne. Un décor gothique à baguettes entrecroisées orne également les encadrements des croisées.

 

Fenêtres – Hôtel des Trois-Anges.
Crédits : Photo © Ophélie Delarue

 

Bien que restauré à la fin du XXe siècle, le plan de l’hôtel avec sa tour d’escalier et les ornements limités essentiellement aux ouvertures suivent le courant esthétique de la fin du XVe siècle.

 

Bibliographie et sources

Base POP, IA00071251 et PA00098213.
Cadastre napoléonien de la ville de Tours, Sections C2 et D, Préfecture, Hôtel de Ville et Marché, 1864, Tours, Archives départementales d’Indre-et-Loire, 6NUM10/261/010.
Guillaume Jean, Toulier Bernard, « Tissu urbain et types de demeures : le cas de Tours », dans La maison de ville à la Renaissance : recherches sur l’habitat urbain en Europe aux XVe et XVIe siècles, actes du colloque tenu à Tours du 10 au 14 mai 1977, Paris, Picard, 1983, p. 9-24.
Jeanson Denis, Sites et monuments du grand Tours, Tours, Astragale, 1973.


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