Thou, Jacques-Auguste de

Issu d’une illustre famille de magistrats parisiens [Jouanna, 1998, p. 1328], Jacques-Auguste de Thou était un conseiller d’État né en 1553 [Augereau, 2003, p. 52]. Il commença sa carrière en tant que conseiller clerc au Parlement de Paris en 1578. Trois ans plus tard, il fut nommé conseiller en la Chambre de justice de Guyenne. Son entrée dans les bonnes grâces de Catherine de Médicis lui permit d’obtenir la charge de maître des requêtes en 1584 [Augereau, 2003, p. 52]. La même année, il acquit l’office de maître des requêtes de l’Hôtel du roi qu’il conserva jusqu’en 1589.

Dans le contexte des guerres de religion, il fut envoyé, en tant que maîtres des requêtes en Normandie et Picardie, par le roi, pour garantir la loyauté des villes du royaume. Cette fonction lui permit d’être nommé conseiller d’État [Augereau, 2003, p. 53]. À la fin de 1588, il fut présent en tant que témoin lors des États généraux de Blois [Augereau, 2003, p. 53]. Après la mort d’Henri III, il entra au service d’Henri IV dont il intégra le Conseil d’État. Son érudition lui permit d’obtenir la charge de grand maître de la bibliothèque du roi en 1593. Il n’en oublia pas pour autant sa qualité de magistrat et il prit la tête du parlement deux ans plus tard [Jouanna, 1998, p. 1331].

Le lien qu’entretint Jacques-Auguste de Thou avec la cité tourangelle fut épisodique. Le conseiller d’État fut présent à Tours en 1589. Contraint de fuir Paris déguisé en soldat suite à l’assassinat du duc et du cardinal de Guise, les Ligueurs étant convaincus de sa complicité, Jacques-Auguste de Thou suivit Henri III qui gagna la Touraine. Déjà quelques années plus tôt, en 1580, il avait trouvé refuge dans la région de Tours pour se préserver de la peste [Augereau, 2003, p. 54 – Jouanna, 1998, p. 1331]. Ayant gardé des fonctions diplomatiques et d’ambassades, il ne resta à Tours que pour de courtes périodes. L’année de son arrivée à Tours, il fut dépêché en Allemagne dans le cadre d’une mission diplomatique. Les archives ont gardé trace de ses lieux de résidence dans la cité [Augereau, 2003, p. 374]. Jusqu’en février 1590, il trouve à loger chez le médecin Charles Falaiseau qui résidait au sein de la paroisse Saint-Saturnin. Il déménage ensuite à l’est de la ville, à proximité du cloître de La Psalette [Augereau, 2003, p. 307]. En parallèle de sa carrière politique et de magistrat, Jacques-Auguste de Thou fut un écrivain prolifique. Il est notamment connu pour ses Mémoires et son Histoire Universelle. Il fit d’ailleurs imprimer plusieurs de ces ouvrages chez le libraire et imprimer Jamet Mettayer alors installer à Tours [Augereau, 2007, p. 109-110].

 

Bibliographie

Augereau Laurence, La vie intellectuelle à Tours pendant la Ligue (1589-1594), Thèse Doctorat : Littérature française, Université de Tours, Tours, 2003.
Augereau Laurence, Les années tourangelles de Jacques-Auguste de Thou (1589-1594), dans Lestringant Frank (dir.), Jacques-Auguste de Thou. Écriture et condition robine, Paris, PUPS, 2007, p. 73-88.
Jouanna Arlette, Boucher Jacqueline, Biloghi Dominique et Le Thiec Guy, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Paris, Robert Laffont, 1998.


Lien vers la fiche associée :

Thou, Jacques-Auguste de