Sommaire
La fin du XVe siècle et le début du siècle suivant, constituent une période tout à fait particulière pour l’histoire de la ville de Tours. La cité voit sa population fortement s’accroître du fait de la présence royale, les projets d’agrandissement se multiplient, la ville se lotit durablement, la voirie se fixe avant les grands travaux d’agrandissement des XVIIe et XVIIIe siècles. Si les grands traits de ces transformations, vers 1500, rappellent ceux d’autres cités, notamment ligériennes (comme Orléans), Tours se différencie surtout par la présence de membres les plus influents de sa société de cour, notamment au service des finances royales, et dont les hôtels et les modes de vie attirent tout ce qui compte comme artistes et artisans qui vont travailler à l’essor de la Renaissance française.
Entre 1460 et 1520 (au moins) la ville de Tours n’est donc pas tout à fait une ville comme une autre, même si elle ne rivalisera jamais avec Paris ou Lyon, ces grandes cités qui demeurent les capitales politiques, intellectuelles et culturelles du royaume.
Les deux grands noyaux urbains
L’espace urbain est largement marqué par la topographie religieuse, même si on ne peut pas dire que Tours connaisse une profusion de chapitres ni de chapelles. Il va sans dire qu’au moins – celui de Saint-Martin – est exceptionnel, il rayonne à l’échelle du royaume, sinon à celle de l’Europe, et l’histoire de la ville lui doit beaucoup. Autour de lui, à l’ouest, s’est développé depuis le haut Moyen Âge le quartier le plus densément peuplé, Châteauneuf, véritable noyau urbain à part entière. Vers 1500, cet « aval » – ainsi sont appelés Châteauneuf et ses excroissances dans les documents anciens –, ne se résume plus à l’espace délimité par les fortifications qui entouraient la Martinopole. Si celles-ci n’ont plus véritablement de fonctions militaires, elles demeurent présentes dans la topographie : elles délimitent le clos Saint-Martin, servent de bornes fiscales et surtout juridiques dans un espace qui s’est progressivement bâti à ses portes. L’ancienne muraille disparaît peu à peu, intégrée dans le bâti urbain alors que l’antique bourg Saint-Martin s’étend désormais vers la Loire, selon un réseau de rues dense, au-delà de la place du Grand Marché et du carroi aux Chapeaux. S’y trouvent les centres d’échanges les plus importants de la cité, proches des communautés d’artisans majeures comme les tanneurs, les bouchers, les poissonniers, particulièrement établis au nord du quartier. Les artistes prennent leur part à cette animation. Deux des ateliers les plus célèbres y sont établis : celui de Jean Bourdichon, rue de la Serpe, à proximité du Grand Marché, et celui de Jean Fouquet qui occupe une maison à l’est de la Martinople, dans un quartier alors en pleine croissance.
Bien plus à l’est, la cathédrale et son clos polarisent un espace correspondant à la cité antique (« l’amont »). Au XVIe siècle, ce sont les murs de cette dernière qui délimitent toujours l’espace urbain, de la tour (rectangulaire) de Saint-Antoine (angle nord-est de la ville) à la porte Neuve, en passant par les tour et porte Feu Hugon puis le mur extérieur, si caractéristique des arènes. Cet espace, où se concentrent les maisons canoniales, s’est agrandi vers l’ouest au XIIIe siècle avec la création d’une nouvelle ligne de remparts englobant les églises Saint-Étienne et Saint-Pierre-du-Boile, faisant du château un simple élément défensif sur le front de Loire au débouché du pont, permettant ainsi de contrôler le principal lieu d’accès à la ville. Cela avait fait des Arcis (carrefour entre la Grand Rue et la rue venant du pont) le second cœur d’activités de la ville.
Le semi paroissial correspond à cette urbanisation différenciée de la cité, dense à l’ouest, avec pas moins de sept églises et paroisses dans ou autour de Châteauneuf, plus faible à l’est avec deux paroisses (en plus du cloître de la cathédrale) autour des Arcis et de l’Hôtel-Dieu. C’est à leur périphérie que les ordres mendiants viennent s’installer, à proximité des axes les plus fréquentés (en direction de la Loire, axe commercial majeur, ou aux deux extrémités de la rue de la Scellerie c’est-à-dire à la frange de ce qui constitue alors les noyaux urbains en expansion). Enfin, il faut noter que si quelques prieurés rassemblent de petites communautés canoniales, une seule grande abbaye marque, hors de Saint-Martin, l’espace urbain. Il s’agit de Saint-Julien, fondée presque exactement entre les deux noyaux anciens, dans un espace qui, encore dans la seconde moitié du XVe siècle, présente des zones non bâties. C’est en effet ce dernier qui, au XVe siècle connaît un véritablement essor topographique : les paroisses centrales, Saint-Saturnin, Saint-Clément et Saint-Hilaire, regroupent une population nouvelle qui ne cesse de croître et bâtit les plus beaux hôtels de la ville. La Grand Rue, qui s’étire de la porte de La Riche à l’ouest à la porte Hugon, devient l’artère qui structure l’espace urbain et la circulation. Voie royale qu’empruntent les souverains à l’occasion de leur première entrée solennelle, elle relie les principales places et carrois où se tiennent les foires et marchés de la ville.
L’enceinte du XIVe siècle
Voici achevée vers 1500 une urbanisation entamée avec la construction au milieu du XIVe siècle d’un rempart qui a unifié les deux noyaux urbains. Ponctuées d’une bonne dizaine de portes principales régulièrement ouvertes et refermées au long de la guerre de Cent Ans ou encore à chaque mutation de règne, les 2560 toises de muraille constituent un ensemble homogène que les autorités communales (élus puis maires et échevins après 1462) tentent de maintenir en état, lorsqu’il n’est pas loué. Les dernières véritables campagnes de construction sur la muraille concernent le flanc sud, entre Saint-Vincent et Saint-Étienne, et sont liées à la cession avant 1450 de l’ancienne porte Saint-Vincent au chancelier Des Ursins pour y construire un hôtel. Une tour (Saint-Vincent) puis surtout une porte (Neuve ou Saint-Étienne) sont rebâties et viennent combler un décrochement de la muraille et ouvrir une nouvelle perspective : celle de la rue de la Scellerie, nouvel axe qui Traverse désormais la ville, parallèlement à la Grand Rue plus au nord.
Les tentatives d’accroissement
Sans que l’on puisse véritablement établir un état de la population avant le milieu du XVIe siècle, la seconde moitié du XVe constitue une période d’augmentation de celle-ci. En témoignent deux tentatives successives d’accroissement urbain, l’une vers 1480, l’autre vers 1520, toutes deux presque sans suite. Un troisième projet a vu le jour en 1559, la ville obtenant même du Parlement l’enregistrement des lettres patentes de François II, mais là encore, les circonstances historiques n’en ont pas permis la réalisation.
Une ville qui se densifie et se lotit
Il faut dire que l’espace urbain présente encore vers 1470 d’importantes possibilités de développement. Sans que l’on puisse en suivre l’évolution avec précision, les vides se comblent progressivement entre les deux noyaux urbains originels. Il y va de la volonté d’un chapitre de la ville, celui de Saint-Julien, qui fait bâtir à l’est de son clos une partie d’une des principales places de la ville (Foire-le-Roi) après 1473. Après 1482, il lance à l’ouest le projet d’ouvrir une porte sur la Loire et de lotir une rue (la rue Ragueneau) dans laquelle il espère voir édifier « une quarantaine ou cinquantaine de maisons ».
Si certains ont en vain exprimé leur volonté de faire de même, d’autres entreprises sans doute plus ambitieuses, ou mieux appuyées, témoignent de cette densification urbaine. Tout d’abord celle initiée par le chancelier des Ursins, près de l’ancienne porte Saint-Vincent, entre 1446 et 1450. C’est un ensemble conséquent qui est alors bâti : outre l’hôtel du chancelier, qui enjambe la nouvelle portion de la rue de la Scellerie, un lotissement est construit en 1471 dans les jardins voisins. La réalisation la plus importante reste la création et le lotissement de la rue Neuve, entre la Grand Rue et la rue de la Scellerie qui ouvre le parcellaire derrière la rue Traversaine. Le projet est présenté au Conseil municipal du 25 mars 1464 (n.s.) qui se tient dans l’hôtel de Jean Ruzé. Il rencontre la générosité de Jean Hardouin, trésorier de France, qui en profite pour se faire construire un hôtel particulier et aussi le droit de lotir à bon compte une grande partie de la rue. Ce projet n’est d’ailleurs sans doute pas tout à fait achevé en 1513 lorsque la ville demande aux officiers royaux de faire exécuter les lettres royales pour faire retirer et « roignez » les maisons.
Attestée avec moins de précision par les sources documentaires, mais tout aussi incontestable et importante, est la croissance des faubourgs. Ceux de Saint-Pierre-des-Corps et de La Riche possèdent des églises paroissiales depuis le XIIe siècle, et dans ce dernier de véritables lotissements sont bâtis, rues de la Madeleine et de la Hallebarde, dans le premier tiers du XVIe siècle. Tout indique que la voirie y est déjà conséquente et la ville s’attache régulièrement à entretenir le pont (de Sainte-Anne) qui en est le naturel débouché vers l’est et surtout vers le Plessis. Dans une moindre mesure c’est aussi au-delà de Saint-Simple et de Saint-Clément que l’on voit l’espace se bâtir au long du XVe siècle. Au tournant des XVe et XVIe siècles il semble que se développe particulièrement le faubourg qui fait face à la porte Neuve, prolonge les Arcis et qui se trouve dans l’axe du pont de l’autre côté de la ville. Il s’agit de la rue des Filles-Dieu qui s’étend jusqu’au pont de la boire Saint-Venant. Il ne se compose sans doute guère que d’une seule rue certes, mais particulièrement fréquentée par des artisans qui viennent de s’installer en ville : on y trouve le peintre Pierre Delamare, les sculpteurs Michel Colombe, Guillaume Regnault, Charles Courtoys et Jérôme Pacherot.
Une attention croissante pour le cadre urbain
Outre les lotissements et ouvertures de rues déjà citées, il convient de souligner l’attention croissante que le corps de ville porte au cadre urbain, l’augmentation de la fréquentation de la cité y étant certainement pour beaucoup. Le roi en personne, lors de ses séjours depuis le milieu du XVe siècle, s’inquiète du cadre de vie et exige le pavage de certaines rues. La pression des autorités royales est parfois forte : en 1471, Louis XI fait savoir son insatisfaction à la vue de rues qui ne sont pas nettes et du pavé toujours pas réalisé à Saint-Pierre-des-Corps. En juillet 1502, alors que Claude de France, âgée de trois ans, est annoncée vouloir goûter au « bon air du Plessis », une cascade de lettres et recommandations sont adressées au maire (Guillaume de Beaune) pour connaître l’état sanitaire de la ville. Devant la menace de « mortalités », curés et médecins sont consultés ; il est demandé aux étrangers, aux ladres et aux voleurs de quitter la ville. Pour faire peur aux nouveaux étrangers susceptibles de troubler l’ordre public, la potence de la place Foire-le-Roi est déplacée et portée bien en vue au pont Sainte-Anne. La fréquentation de la ville par la société de cour est à son apogée alors que le roi réside moins souvent Plessis, même s’il passe régulièrement à Tours et y est bien accueilli. La ville demeure le cadre de réception d’un certain nombre d’ambassades et reste un lieu de séjour de la famille royale. C’est de plus autour de 1500 qu’un certain nombre de projets que l’on peut qualifier d’urbanisme sont lancés.
Les ponts de Tours et l’aménagement de la Loire
Les ouvrages de voirie qui occupent régulièrement les autorités de la ville sont les ponts. Les sources donnent principalement des informations sur ceux qui franchissent la Loire à hauteur du château, mais aussi sur celui de Sainte-Anne qui, on l’a vu, permet l’accès au Plessis. Le grand pont fait l’objet d’une attention particulière de la communauté des bourgeois, même s’il n’appartient pas au domaine de la ville. L’appropriation, sinon le contrôle, du pont constitue au long du XVe siècle un élément important dans la construction de l’identité municipale. Autour de 1439/1440, un conflit avec le duc d’Alençon, qui détient une partie de la seigneurie des Ponts, se règle au profit de la communauté des bourgeois et du chapitre Saint-Martin. La gestion du pont et des revenus afférents se fait encore essentiellement dans le cadre de cette co-seigneurie. Il semble que dans les années 1450 une question essentielle soit d’amener l’eau sous les murailles de la ville, alors que le cours de la Loire creuse la rive nord. Les élus, puis les maires et échevins après 1462, sont particulièrement attentifs aux éléments défensifs et donc aux portes qui se trouvent sur les ponts, lesquelles sont d’ailleurs encore en partie en bois au milieu du XVe siècle. Avec la création de la mairie on remarque une augmentation substantielle des sommes du budget municipal attribuées à la réfection du pont. Au début du XVIe siècle, la collectivité reçoit directement du roi des sommes pour envisager les travaux. C’est au conseil municipal que se prennent désormais les principales décisions quant à la gestion et la réfection des ponts, comme celle qui, en 1501, interdit le trot des chevaux sur leur tablier. En 1502, leur pavage fait l’objet de nouvelles réparations avant que ne soit montée durant l’été une commission communale pour les ponts. Dès lors, les visites de réparations sont régulièrement mentionnées et présentées devant le conseil municipal (six comptes de réparations sont conservés pour les travaux de 1507-1510). D’autres travaux sont entrepris en 1511, puis en 1512 sur des écluses, en 1513 lorsque trois arches sont à refaire, en 1516 à la « grande arche » (pour 1030 l.), des travaux sont régulièrement réalisés en 1518, 1519, avant que vers 1538 ne soit planifiée sous la direction communale une nouvelle campagne importante de réfections.
Une ville portuaire
L’attention édilitaire se porte également sur les ports. Ils ponctuent régulièrement l’espace de Saint-Pierre-des-Corps à La Riche, et plus précisément se situent en avant de chaque porte qui donne sur la Loire. Plus que de quais, il s’agit de zones de débarquement, d’ouvertures planes qui rompent les turcies (levées) chargées de contenir un fleuve susceptible d’arriver aux pieds des murailles. Les principaux ports (Foire-le-Roy, Maufumier, Saint-Julien, l’Ecoherie) à cette période semblent entièrement pavés et du sable est régulièrement apporté pour mieux permettre aux bateaux de descendre. Un autre problème se pose, celui des fumiers qui, presque naturellement, sont évacués vers la Loire et, on peut le penser, stationnent un certain temps sur les berges, prêts des portes. Le pavage permet en l’occurrence d’assurer un meilleur drainage et l’évacuation des eaux.
Déplacement des structures de production
Suivant une même préoccupation prophylactique, le corps de ville au début du XVIe siècle entreprend l’expulsion et la reconstruction des boucheries et poissonneries du centre (Châteauneuf ou des Arcis) vers les bords de Loire, hors des murs. Une nouvelle « tuerie » (située entre la porte de l’Hopitau et le grand pont) est achevée pour « l’amont » et visitée en mai 1511. À la même date semble être décidée la construction d’une nouvelle poissonnerie, alors que celle de la Place Foire-le-Roi vient d’être remise à neuf et affermée. L’utilisation de la « tuerie » fait l’objet d’un règlement et est surveillée par un garde qui est chargé de la tenir propre et sans doute aussi de lever le droit d’utilisation sur lequel s’accordent un peu plus tard les bouchers. Deux ans plus tard la poissonnerie neuve (« d’abas » car située au-delà de la porte des tanneurs) est réalisée et donnée à bail. L’ensemble de ces travaux bénéficie de l’évergétisme des élites locales : Gabriel Miro, médecin espagnol de la reine, membre du corps de ville, paie au deux tiers les nouvelles poissonneries, Jean Le Sainctier finance aussi, et Jacques de Beaune semble avoir usé de son influence tant pour l’établissement des nouvelles tueries que des poissonneries.
Les fontaines
C’est autour des travaux d’adduction d’eau et de l’établissement de cinq fontaines dans la ville que cet évergétisme est le mieux connu. Le dossier documentaire est conséquent. Il met en scène Henri Bohier, et Jacques de Beaune, qui bénéficièrent par la suite de l’eau courante dans leurs propres hôtels. Les travaux engloutirent de 1507 à 1518 plus de 17 230 livres, et occupèrent Pierre (puis Guillaume) Valence, fontainiers venus de Rouen, Jean Bourdichon, l’architecte Jean de Cologne, Michel Colombe, Martin et Bastien François. L’eau courante arrive désormais dans tous les quartiers de la ville (place du Grand Marché, Saint Hilaire, carroi de Beaune, porte Neuve puis à Saint-Martin) dans de belles vasques aux armes de la ville et du roi.
La refonte du réseau hospitalier
Le dernier grand chantier urbain qui marque une certaine modernisation du cadre de vie est la réforme des structures hospitalo-caritatives. Les structures traditionnelles sont l’Hôtel-Dieu, face à la cathédrale, l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem, et un certain nombre d’aumôneries et d’hospices qui dépendent des principales institutions religieuses. La question de créer un nouvel établissement apparaît pour la première fois en décembre 1519 sous la mairie de Gilles Berthelot, le seigneur d’Azay. L’année précédente une épidémie de peste avait sévi en ville et mobilisé le bailli et le corps de ville alors que le roi présent à Amboise projetait peut-être se rendre au Plessis. Dès janvier 1520 des « articles » ont été réalisés pour établir une maison et un hôpital et sont présentés aux religieux et officiers du roi. L’affaire va vite : le 6 février la ville reçoit des lettres missives du roi, le 9 on lance la recherche d’un lieu même si les religieux doutent sur les sommes à rassembler, le 15 on s’accorde sur l’île Saint-Jacques, derrière Sainte-Anne, le 25 les religieux trouvent un accord pour la donation des fonds pour l’édification du nouveau Sanitas. La décision d’acheter le lieu est prise au conseil du 2 mai 1520 et le roi cède sans doute pour cela 1500 livres prises sur les Aides.
Pour résumer…
C’est donc une ville solidement remparée et réorganisée, à l’urbanisme renouvelé, embellie, qui apparaît autour de 1500, comme en témoignent le décor des fontaines, des maisons ou encore les différentes armoiries qui ornent ponts et portails. La société de haut rang qui suit le roi a profondément transformé Tours. Entre le milieu du xvesiècle et le premier quart du siècle suivant, il est presque possible de parler d’un quartier palatial dans ce centre autrefois délaissé entre les deux cœurs urbains, autour de la rue Traversaine, dans les paroisses de Saint-Saturnin et Saint-Hilaire dont les églises connaissent aussi de nombreuses donations et fondations. Certes, on ne sait rien de l’hôtel que Jacques Cœur avait entrepris à proximité de la rue Traversaine. C’est autour de cette rue que l’élite s’agrège et établit ses demeures les plus remarquables : l’hôtel Dunois, celui de Bohier, ceux de Jean puis Jacques de Beaune et du trésorier de France Jean Hardouin, qui les touche, alors qu’un peu plus loin, en face de Saint-Saturnin, l’hôtel Barguin (dit Gouïn) s’érige.Pour la construction de chacun d’entre eux, comme d’ailleurs aussi pour celle de l’Hôtel de ville, on réalise de vastes opérations de remembrement du parcellaire ancien, la reprise des anciens palais pour en faire des demeures à la hauteur des ambitions sociales des nouveaux occupants. Le carroi de Beaune devient ainsi avec sa fontaine, incontestablement, le nouveau cœur de la ville, au centre de toutes ces nouvelles constructions, de ces nouvelles rues qui sont alors percées avec désormais un accès direct à la Loire (rue et porte Ragueneau).
Bibliographie