Tours, 7 rue des Trois-Écritoires
Cet hôtel construit au XVe siècle fut agrandi et agrémenté par Guillaume Cottereau, maire de Tours, qui mena une importante campagne d’embellissement entre 1534 et 1535, comme en témoignent la représentation de ses armes dans plusieurs pièces – nous allons y revenir [Bosseboeuf, 1913, p. 131].
L’hôtel, formant un plan en L encadrant une cour, occupe une parcelle à peine plus grande qu’une maison située 7 rue des Trois-écritoires. Le corps de logis s’élève sur trois niveaux et un comble. De la façade sur rue du XVIe siècle, seuls le rythme des deux travées et la porte en bois divisée en trois compartiments séparés par deux pilastres fleuris à chapiteau ionique subsistent encore ; le reste relève de remaniements modernes [Pérée, 1979, p. 100].
On pénètre dans un couloir orné d’un plafond à caissons par la porte en bois renaissante. Les caissons sont décorés de marguerites, d’étoiles, de lézards et de trèfles, en référence aux armes de Guillaume Cottereau et de sa femme, Marie Quetier [Bosseboeuf, 1913, p. 128].
La qualité monumentale de cet hôtel discret s’exprime dans le couloir qui ouvre sur une cour intérieure par l’intermédiaire d’une porte surmontée d’un fronton. Elle est accostée de pilastres aux chapiteaux ornés de rinceaux. L’entablement est percée d’un jour et à son extrémité droite, le Culot sculpté dans le goût italianisant reçoit la retombée de l’arc doubleau de l’avant-corps. Le fronton est agrémenté de volutes sur ses rampants et d’un Putto assis au sommet. Un buste d’homme est sculpté en son centre, possiblement un membre de la famille Cottereau ? [Bosseboeuf, 1913, p. 129 ; Pérée, 1979, p. 100-101]. Ce buste en médaillon sculpté en haut-relief rappelle celui de Robert de Balsac crée en 1523-1524 pour son château de Montal (Lot) ou, plus localement, le médaillon en faïence de François Ier mis en place en 1529 au-dessus du portail d’entrée du château de Sansac (Loches, Indre-et-Loire) élevé pour Louis Prévôt de Sansac [Pérée, 1979, p. 101 ; Munoz, 2012, p. 6 ; Vitry, 1924, p. 90].
L’ajout d’un avant-corps sur porche devant la porte du couloir témoigne de l’influence de l’hôtel Goüin. Il repose sur une colonne dont le piédestal est paré de feuillages, de fruits et porte deux cartouches datées de 1534 et 1535, correspondant sans doute aux dates de construction [Base POP, IA00071343].
Le couloir mène à la tourelle d’escalier dans-œuvre située dans l’angle ouest et desservant tous les niveaux de l’hôtel. La porte de la tourelle est surmontée d’une niche aux armes de Guillaume Cottereau accueillant une statue [Bosseboeuf, 1913, p. 129]. L’accès à la grande salle au rez-de-chaussée se faisait à l’origine par la tourelle d’escalier (cf. A plan Pérée) [Bosseboeuf, 1913, p. 130]. Désormais, une ancienne fenêtre à meneaux transformée en porte dessert la grande salle [Bosseboeuf, 1913, p. 130-131].
Les deux campagnes de construction qui distinguent les corps de bâtiment B et D se lisent sur la façade de la rue des Chenilles qui présente des changements de niveaux. Elles s’observent également dans la cave, où le plafond du bâtiment B est voûté alors que celui du D est plat [Pérée, 1979, p. 99].
Bibliographie
Base POP, IA00071343 et PA00098167.
Bosseboeuf Louis, « Les maisons historiques de Tours. L’hôtel Cottereau », dans Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, T. 19, 1913.
Munoz Sarah, « Le portrait royal sculpté en médaillon en France aux XVIe et XVIIe siècles : de Francois Ier à Louis XIV », dans Les Cahiers de Framespa, 11, 2012.
Pérée Marie-Françoise, L’hôtel de Beaune et les hôtels de la seconde moitié du XVe siècle et du XVIe siècle à Tours, mémoire de maîtrise d’Histoire de l’Art sous la direction de Jean Guillaume, CESR-Université de Tours, [1979].
Vitry Paul, Tours et les châteaux de Touraine, Paris, H. Laurens, 1924, p. 179.