Tours, 5 rue du Serpent Volant
Cette maison sise 5 rue du Serpent Volant s’établit sur une parcelle de 14m de profondeur et large de 12 m, son mur gouttereau donne sur la rue [Bonnin, 1979, p. 222]. Un couloir central mène à une cour où se situe le puits et la tour d’escalier polygonale demi-hors-œuvre en pierre. La maison s’élève sur cinq niveaux composés du rez-de-chaussée sur cave, de deux étages carrés et d’un étage de comble. La façade sur rue présente une importante reprise en sous-œuvre aux deux premiers niveaux en pierre. Le troisième niveau conserve son encorbellement en pan de bois orné de losanges, de croix de Saint-André et de briques répartis sur deux registres. Avant la pose d’un essentage en ardoise, un pan de bois à grilles était encore visible aux deuxième et troisième niveaux de la façade sur cour. Cette façade est une possible clé de compréhension de la façade sur rue, bâtie d’un rez-de-chaussée en pierre, comme il est souvent d’usage afin de protéger le bois de l’humidité du sol, et de deux et trois niveaux en pan de bois non pas à grilles mais orné d’un motif plus décoratif, celui en losange. Cette maison se compose de deux pièces par niveaux. L’accès au rez-de-chaussée ne se fait pas directement par la rue, comme en témoignent les deux fenêtres, mais par une porte placée au milieu du couloir.
Le dessin de Gatian de Clérambault souligne l’état de la façade sur cour en 1912 [Clérambault, 1912, pl. 90]. Aux étages, une petite galerie sur cour, avec la tour d’escalier, permet un accès indépendant à chaque pièce qui possède sa propre porte d’entrée [Bonnin, 1979, p. 28]. La préoccupation de rendre les pièces indépendantes semble démontrer que nous sommes en présence d’un « immeuble de rapport »¹, ce système de distribution original se retrouve également aux maisons sises aux 110, 112, 114 et 116 rue Blanqui.
Au rez-de-chaussée, les lambris et la cheminée sont du XVIIIe siècle, date qui semble concorder avec celle de la reprise sous-œuvre. Les vestiges de colonnette et de moulure gothique sur les cheminées du premier et deuxième étages ainsi que la tour d’escalier tendent à indiquer que la maison d’origine date du XVe siècle [Base POP, IA00071424].
Notes de bas de page
¹ Ici le terme est anachronique pour le XVIe siècle, l’immeuble de rapport est un type architectural apparu en France à l’époque moderne mais devient la forme urbaine dominante en France au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe. Il est ainsi nommé car il est conçu pour rapporter à son propriétaire des loyers des locataires occupant dans l’immeuble des logements dont la répartition par étage est standardisée et dont les accès sont indépendants, ce qui découle une régularité observable de la façade [Bonneval, Robert, 2013, p. 23-24].
Bibliographie
Base POP, IA00071424.
Bonneval Loïc, Robert François, « Introduction », dans L’immeuble de rapport : L’immobilier entre gestion et spéculation (Lyon 1860-1990), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013.
Clérambault Édouard Gatian de, Tours qui disparaît, Tours, Péricat, 1912.
Bonnin Martine, Les maisons à Tours au XVème et au XVIème siècles, mémoire de maîtrise d’Histoire de l’Art sous la direction de Jean Guillaume, CESR-Université de Tours, [1979].