En tant que fils illégitime de Louis, duc d’Orléans, Jean, bâtard d’Orléans, était le petit-fils du roi Charles V [Contamine, 2007, p. 4]. En 1421, il reçut le titre honorifique de grand chambellan puis celui de chevalier deux ans plus tard. La fin des années 1420 marquèrent ces premiers faits d’armes remarquables. En 1427, il participa à la déroute des Anglais qui avaient entrepris le siège de Montargis. L’année suivante, il fut aux côtés de Jeanne d’Arc à Orléans pour libérer la ville assiégée. Puis, en 1436, il aida à bouter les anglais hors de Paris [Contamine, 2007, p. 6-7].
Avec l’appui de Philippe le Bon, il parvint à faire libérer son frère aîné Charles, duc d’Orléans, jusque-là prisonnier en Angleterre. En remerciement, ce dernier lui octroya le comté de Dunois et la seigneurie de Romorantin [Contamine, 2007, p. 7]. Après avoir furtivement participé à la Praguerie en 1440 – révolte seigneuriale contre le roi Charles VII – on le retrouve trois ans plus tard aux côtés du dauphin Louis, futur Louis XI, pour lever le siège de Dieppe. Marquant ainsi sa réconciliation avec le roi, Jean de Dunois se vit confier plusieurs missions diplomatiques. Il s’illustra alors par la reconquête de la Normandie en 1444, la reddition de Rouen en 1449 et trois ans plus tard par la prise de la Guyenne. Évoluant auprès du souverain Charles VII, il fut lors des dernières années de son règne, l’un de ses conseillers les plus proches [Contamine, 2007, p. 8].
À la suite de l’avènement de Louis XI, il exerça ses talents de négociateur pour le nouveau monarque. Envoyé outre Alpes, il participa à la défense du comté d’Asti et à la préservation des visées de la couronne de France sur Gênes. De retour en France, il devint l’un des acteurs de la guerre du Bien public qui opposa les seigneurs du royaume à Louis XI en 1465. Il revint cependant rapidement auprès du roi et retrouva sa dignité de grand chambellan. Tout comme il l’avait été pour Charles VII, il demeura l’un des conseillers de Louis XI avant de s’éteindre en 1468 [Contamine, 2007, p. 9-10].
Proche des souverains qui avaient élu demeure en Touraine, Dunois fut amené à séjourner à plusieurs reprises dans la cité tourangelle. À la disgrâce de Jean de Xaincoins en 1449, Dunois récupéra l’hôtel particulier que le receveur s’était fait bâtir sur la Grand-Rue. Dès lors, cette demeure fut connue sous le nom d’hôtel Dunois [Contamine, 2012, p. 329].
Bibliographie
Contamine Philippe, « Chapitre X. Trois procès », dans Contamine Philippe (dir.), Charles VII. Une vie, une politique, Paris, Perrin, « Biographies », 2017, p. 329-365.
Contamine Philippe, « Le chef de guerre, l’homme de pouvoir, le prince : le bâtard d’Orléans », dans « Les Heures de Dunois conservées à la British Library », dossier publié dans Art de l’enluminure, n°25, juin-juillet-août 2008, p. 2-11.