L’une des premières mentions de Guillaume de Beaune, second fils de Jacques de Beaune et de Jeanne Ruzé, remonte à l’hiver 1499-1500 lorsqu’il fut envoyé à Carrare et Florence avec le sculpteur Jérôme Pacherot pour l’achat de marbres. Ces derniers étaient destinés à la réalisation des tombeaux des ducs de Bretagne et des enfants royaux commandés par Anne de Bretagne à Michel Colombe. Il suivit les traces de son père et entra au service des finances royales après avoir été secrétaire du roi dès 1504. À la fin de l’année 1508, il succéda à son beau-frère Raoul Hurault qui lui céda la gestion des finances de la maison de la princesse Claude. À partir de 1510, il géra également la maison de la princesse Renée, avant de devenir trésorier de la reine Anne de Bretagne en 1513 [Spont, 1895, p. 85]. En cette qualité, il tint le compte de ses obsèques l’année suivante [Spont, 1895, p. 100] et à la suite du renoncement de son père, il devint général de Languedoil en 1517, une des principales fonctions de finances du royaume [Spont, 1895, p. 129]. La même année, il devint également le trésorier de Louise et Charlotte de France, filles aînées de Claude et de François Ier, puis obtint l’office de trésorier général en 1521 [Frank, 1895, p. 602]. Son ascension fulgurante fut facilitée par son père mais aussi par son beau-père. Guillaume épousa en 1512 Bonne Cottereau, fille de Jean Cottereau, lui-même trésorier de France en Languedoc depuis 1506 [Spont, 1895, p. 85].
Tout comme son père, il resta impliqué dans les affaires de la cité tourangelle. Il fut élu maire de Tours, perpétuant ainsi la tradition familiale [Spont, 1895, p. 146]. La disgrâce et la condamnation de son père mit cependant un coup d’arrêt brutal à sa carrière. En 1528, il renonça à la succession de son père [Spont, 1895, p. 265] puis quitta le royaume pour l’Allemagne. L’année suivante, il fut reconnu coupable de crime de lèse-majesté et condamné à la pendaison. Tous ses biens et ses charges lui furent alors retirés. Il lui fallut attendre l’année 1529 pour que les accusations soient levées et que le roi lui accorde un pardon. Moyennant 10 000 livres, il récupéra alors une parie des biens familiaux : la baronnie de Semblançay [Spont, 1895, p. 268] et l’hôtel Dunois qui faisait partie de l’hôtel particulier de son père à Tours [Spont, 1895, p. 271]. Guillaume mourut quelques années plus tard, en 1534 [Frank, 1895, p. 602].
Bibliographie
Frank Félix, « Un Semblançay Écrivain: La Lettre de Jacques de Beaune En Faveur de La Langue Française, Éclaircissements et Rectifications », dans Revue d’Histoire littéraire de La France, vol. 2, no4, Presses Universitaires de France, 1895, p. 598-603.
Spont Alfred, Semblançay (?-1527). La bourgeoisie financière au début du XVIe siècle, Paris, Hachette et Cie, 1895.