Tours, Jard Saint-Pierre-le-Puellier
Les origines de l’église Saint-Pierre-le-Puellier remontent vraisemblablement au VIe siècle [Chevalier, 1985, p. 60]. L’église faisait alors partie d’un monastère dont la fondation est attribuée à la reine Clotilde, cependant aucune source n’est venue étayer cette hypothèse. Le monastère aurait abrité la cellule de sainte Monégonde. Il accueillait des jeunes femmes, ce qui lui donna son nom. Le mot latin puellarum qui signifie « jeunes femmes » donna le terme de puellier. Il est attesté pour la première fois dans les sources au cours du VIIIe siècle [Galinié, 2007, p. 287]. Deux siècles plus tard, au XIe siècle, Saint-Pierre-le-Puellier devint une paroisse et se dota par la même d’un cimetière [Galinié, 2007, p. 389] qui s’étendit rapidement vers le nord [Galinié, 2007, p. 59]. En 1073, l’église fut élevée au rang de collégiale [BnF].
Plusieurs campagnes de travaux jalonnèrent les XIIe et XVe siècles. L’église fut reconstruite dans le style gothique entre 1170 et 1180 [Chevalier, 1985, p. 78]. En 1406, la collégiale fut étendue par une nouvelle campagne de travaux et dix ans plus tard, le cloître fut rebâti [Base POP, IA00071231]. Peu de choses sont connues sur l’église paroissiale durant les XVe et XVIe siècles. Elle subit, comme tous les autres édifices religieux de la cité, les ravages de protestants en 1562 [Galinié, 2007, p. 287]. L’acte de vente de l’église nous livre cependant des informations précieuses qui permettent d’apprécier l’aspect et la taille de l’édifice. L’église et son cloître s’étendaient jusqu’à la place Plumereau sur son flanc sud et étaient flanqués à l’ouest de la rue des Trois-Pucelles (actuelle rue Briçonnet) et de la rue de l’Ecohérie (actuelle la rue de la Paix) à l’est. L’église en elle-même mesurait environ 39 mètres de long sur 26 mètres de large (20 toises sur 13 toises deux pieds). Le cloître, quant à lui, mesurait environ 27 mètres du nord au sud (14 toises, 4 pieds) et 19 mètres d’est en ouest (10 toises, 3 pieds). Au moment de sa vente, l’église présentait un plan parallélépipédique et comprenait une Nef voûtée associée à deux bas-côtés. Une tour clocher surplombait l’église. De forme carrée, elle était couronnée pour un beffroi surmonté d’une pyramide octogonale [Boutineau, 1901, p. 587-589].
L’église, avec le cloître et les dépendances, fut vendue le 3 décembre 1791 comme bien national [Boutineau, 1901, p. 587]. Les nouveaux propriétaires détruisirent presque entièrement les lieux. Des vestiges subsistent cependant. Ils sont visibles depuis le jardin Saint-Pierre-le-Puellier.
Bibliographie
Boutineau F. Em., « Note sur l’église Saint-Pierre-le-Puellier à Tours », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. 13, 1901, p. 587-589.
Base POP, IA00071231
Chevalier Bernard, Histoire de Tours, Toulouse, Privat, 1985.
Galinié Henri (dir.), Tours antique et médiéval. Lieux de vie, temps de la ville. 40 ans d’archéologie urbaine, Tours, FERACF, 2007.